LA PROPRETÉ CHEZ L’ENFANT

  1. Comment se déroule l'apprentissage de la propreté chez le bébé ou le jeune enfant ?
  2. Six astuces pour faciliter l’apprentissage de la propreté chez le jeune enfant
  3. Quelles sont les habitudes normales de miction et d'hydratation ?
  4. Pourquoi mon enfant n'est-il pas propre ?
  5. Quand est-il conseillé de consulter un médecin ?

1. Comment se déroule l'apprentissage de la propreté chez le bébé ou le jeune enfant ?

Aucun enfant ne naît propre. Dès que la vessie est pleine, votre enfant urinera par réflexe, de façon non contrôlée jusqu'à l'âge d'environ douze mois. Quelles conditions doivent-elles être réunies pour que l'enfant soit propre ?

  1.  L'enfant doit apprendre à « contrôler sa vessie », un processus qui débute spontanément à partir de la deuxième année de vie. Pour que l'enfant devienne propre, il est indispensable que la vessie et le contrôle de la fonction vésicale soient suffisamment arrivés à maturité. Chez l'enfant au développement normal, les conditions de la propreté sont présentes à partir de quatre ans.
  2. L'enfant devient conscient que sa vessie est pleine et qu'il doit uriner. Il s'agit-là d'un processus naturel qui se développe durant la croissance de l'enfant.
  3. L'attitude des parents joue également un rôle : le moment où ils apprennent à leur enfant à se rendre aux toilettes seul, le remplacement progressif des couches par des sous-vêtements (l'enfant découvre la sensation lorsqu'il mouille son pantalon), la façon dont le parent gère la situation (par des encouragements et félicitations), autant de petites différences d'attitude qui peuvent avoir un grand effet.

L'âge auquel la propreté est acquise varie fortement d'un enfant à l'autre. Quelque 85% des enfants deviennent spontanément propres la nuit entre l'âge de 18 mois et cinq ans. Chez environ 15% des enfants, ce processus est retardé ou perturbé. Divers facteurs interviennent allant d'événements externes qui provoquent du stress (école, divorce…) aux facteurs internes tels qu'une infection ou la constipation. On note aussi une différence selon le sexe de l'enfant : souvent, le processus se déroule plus aisément chez les filles que chez les garçons. En effet, les filles ont impérativement besoin de toilettes pour uriner (alors que les garçons peuvent rapidement se soulager dans la nature) et feront donc consciemment attention plus tôt à leurs besoins.

Contrairement à autrefois, il n'est plus socialement et psychologiquement acceptable dans notre monde moderne que l’enfant ne soit pas encore propre à l'âge de cinq ans. Les enfants le vivent comme une forme d'échec : souvent, ils essaient de le cacher et le ressentent comme un frein à leurs activités sociales. Les parents quant à eux le considèrent comme une lacune dans leur éducation et éprouvent souvent des sentiments de culpabilité. Dans la société, on attend aussi d'un enfant qu’il soit propre dès 2,5 ans parce qu'il doit aller à l'école (il est souvent difficile ou trop coûteux de trouver un lieu d'accueil au-delà de cet âge). Les enfants sont donc parfois entraînés à la propreté avant d'avoir atteint la maturité pour le faire. Les petites fuites urinaires occasionnelles sont considérées comme acceptables (car non gênantes), mais ressenties comme très embarrassantes à un âge plus avancé (durant le cours de gym p. ex. ou en raison des odeurs inévitables).

2. Six astuces pour faciliter l’apprentissage de la propreté chez le jeune enfant

Le parent peut « entraîner » son enfant à devenir propre, en principe dès que l'enfant en a conscience. L'apprentissage de la propreté requiert la collaboration de l'enfant. L'entraînement a donc peu de sens tant que l'enfant n'a pas atteint l'âge de la prise de conscience.

Il est essentiel de bien comprendre le processus et de garantir un accompagnement correct. Un mauvais entraînement peut provoquer une perturbation des habitudes de miction et des troubles de la fonction vésicale. L'apprentissage de la propreté chez l'enfant suit la chronologie suivante :

  1. Le contrôle des selles la nuit
  2. Vient ensuite le contrôle des selles en journée  
  3. Dès que le contrôle des selles est acquis en journée commence le contrôle diurne de l'urine
  4. Enfin l'enfant acquiert le contrôle de l’urine la nuit

L'apprentissage de la propreté n'est pas une science exacte. C'est une conjugaison d'éléments permettant au parent de « sentir » les besoins de l'enfant et d'agir en conséquence. Il existe toutefois certains trucs valables pour tous et qui peuvent se révéler utiles :

1. Veillez à ce que les conditions soient adaptées :

  • Commencez dans un environnement familier
  • Utilisez un petit pot tout simple ; l'enfant doit être confortablement assis et à la bonne hauteur : si le petit pot est trop bas, l'enfant ne peut pas vider complètement sa vessie, ce qui peut entraîner une infection des voies urinaires
  • Lorsque l'enfant passe du petit pot à la grande toilette, envisagez d'acheter un marchepied ou une lunette pour enfants
  • Veillez à ce que votre enfant porte des vêtements souples qu’il peut aisément enlever et remettre.

2. Veillez à ce que l'enfant soit bien assis:

  • La meilleure position tant pour les garçons que pour les filles est la position assise « accroupie », les petites jambes quelque peu écartées et les pieds reposant sur le sol ou sur un marchepied. Ces deux éléments sont indispensables car c'est ainsi que les muscles du bassin sont le plus détendu ! 
  • Encouragez l'enfant à s'asseoir bien droit et en arrière sur la toilette
  • Veillez à ce qu'il adopte une position « détendue ».

3. Prenez le temps : 

  • Prenez vous-même le temps nécessaire à l’apprentissage de la propreté ; il ne s'agit pas de le « programmer » pendant vos 14 jours de vacances… 
  • Laissez votre enfant prendre son temps : l'enfant ne doit pas apprendre à « pousser », il doit apprendre à uriner de façon détendue.

4. Récompensez votre enfant : 

  • Faites-en un processus positif : ne punissez pas les « petits accidents ».
  • Lorsque l'enfant a bien géré la situation, récompensez-le par de simples applaudissements, en le félicitant ou en lui donnant une petite récompense comme un autocollant. Évitez toutefois d’en faire une course aux cadeaux ; inutile de créer un stress supplémentaire !

5. L'hygiène: 

  • Veillez à ce que votre enfant s’essuie les fesses correctement, de l’avant vers l’arrière
  • Évitez les savons irritants et parfumés.
  • Évitez le papier toilette parfumé et les lingettes humides (qui provoquent souvent des irritations)

6. Quelques trucs :

  • Faites boire votre enfant suffisamment et régulièrement en journée ! 
  • Ne le mettez sur le petit pot que lorsque sa vessie est pleine, sans quoi vous lui apprendrez à « pousser ».
  • Évitez les boissons rafraîchissantes sucrées. Faites attention aux produits laitiers et aux aliments salés ou sucrés le soir, qui augmentent la production d'urine et donc le risque de faire pipi au lit.
  • Retirez les couches lorsque l'enfant réussit à être propre la moitié du temps.
  • Attention à « l'entraînement à la couche sèche » : les enfants acquièrent une sensation erronée d'être au sec et vont être incités à se retenir.
  • N'entamez pas trop tôt l'entraînement à la propreté ; il est préférable de ne pas commencer à retirer la couche de nuit tant que l'enfant n'est pas encore totalement propre en journée
  • Ne mettez pas votre enfant trop vite sur la grande toilette et stimulez le plus longtemps possible l'utilisation du petit pot, adapté à la taille de l’enfant. 
  • N’interdisez jamais à votre enfant de boire après 16 ou 18 h parce qu'il n'est pas encore propre !

Vous pouvez créer les conditions idéales mais n'oubliez pas qu'en fin de compte, c'est votre enfant qui décide quand il peut devenir propre ! Amenez votre enfant à voir en vous son plus grand supporter ; soutenez-le et soulignez chaque victoire, petite ou grande, et soyez patient. Vous vous en sortirez ensemble au bout du compte !

3. Quelles sont les habitudes normales de miction et d'hydratation ?

De nombreux enfants boivent beaucoup trop peu en journée. Un enfant devrait boire au moins un verre d'eau entier par exemple à 8h, 10h, 12h, 14h, 16h et au repas du soir (prenez la norme minimale de 3x par jour pendant les repas et 3x par jour entre les repas). Seul un verre sur trois peut contenir un produit laitier et il vaut mieux éviter le café, le coca et le thé qui stimulent davantage la vessie. Encouragez votre enfant à aller aux toilettes à chaque période de jeu (utilisez si nécessaire une « montre vibrante » !).

4. Pourquoi mon enfant n'est-il pas propre ?

Lorsque votre enfant ne contrôle pas ou pas suffisamment sa vessie, on parle de « pertes urinaires incontrôlables », qualifiées dans le jargon médical « d’énurésie ». On distingue à cet égard le « pipi dans le pantalon » ou « énurésie diurne » d'une part, lorsque l'enfant mouille sa culotte une ou plusieurs fois durant la journée, du « pipi au lit » ou « énurésie nocturne » d'autre part, lorsque l'enfant mouille son lit dans son sommeil la nuit.

Il peut y avoir plusieurs raisons – souvent complexes – pour lesquelles un enfant n'est pas propre. On distingue principalement quatre types de causes :

  1. Les troubles du rythme diurne/nocturne de la production d'urine

Certains enfants continuent à produire plus d'urine la nuit que ce que peut contenir une vessie normale, provoquant ainsi un débordement de la vessie. Ce symptôme s'appelle la « polyurie » et est peu fréquent (environ 10% des enfants énurétiques font partie de cette catégorie). C’est comme si l’on tentait de vider une bouteille d'eau dans un verre : l’eau va déborder et continuer à le faire. 

2. Les troubles de la vessie

Il peut s'agir d'une altération de la forme de la vessie, du fonctionnement de la vessie lors du remplissage ou de la vidange, ou d'un problème au niveau du sphincter et/ou du muscle de la vessie.

3. Les causes psychologiques

Diverses circonstances exceptionnelles peuvent constituer un frein à l'apprentissage de la propreté : elles vont du stress généré par des problèmes familiaux aux troubles du caractère ou du comportement. Dans ce cas, on parle d'une « vessie psychogène », un phénomène relativement rare (environ 1 à 2% des enfants énurétiques).

4. Les troubles dans le processus d'apprentissage cognitif

Ils concernent les enfants de plus de cinq ans chez qui l'on n’observe aucun dysfonctionnement physique ni aucun motif psychologique. Ils ont peut-être un retard de maturité ou bien le processus d'apprentissage est perturbé et ils ont dépassé l'âge normal auquel les enfants deviennent spontanément propres. Ces enfants sont propres en journée et ne souffrent d'énurésie que la nuit. Cette forme de « pipi au lit » est généralement décrite comme « l’énurésie nocturne monosymptomatique ». Elle concerne la grande majorité des enfants énurétiques et la plupart du temps, un énu-réveil apporte la solution idéale..

Ces quatre types de troubles sont décrits comme les causes « primaires » de l'énurésie diurne et nocturne. Certains facteurs « secondaires » jouent aussi un rôle dans l’ensemble de la problématique. Citons la perturbation du rythme de miction et d’hydratation, la tendance à se retenir, la négation du problème, les facteurs héréditaires, etc.

5. Quand est-il conseillé de consulter un médecin ?

Votre enfant n'est pas propre en journée ? Il n'est pas inhabituel qu'un enfant ne soit pas encore propre à l'âge de quatre ans ; par ailleurs, un enfant a la capacité de devenir propre en journée à partir de trois ans environ. Votre enfant mouille son lit la nuit ? Il n'est pas inhabituel qu'un enfant mouille encore son lit à l'âge de sept ans ; par ailleurs, un enfant a la capacité de devenir propre la nuit à partir de cinq ans. Votre enfant a des problèmes concernant l'élimination des selles ? Consultez un médecin si votre enfant n'est pas encore continent à l'âge de trois ans, s’il souffre de constipation ou de selles très dures, et en cas de diarrhée paradoxale, lorsque vous constatez régulièrement de petites traces de matières fécales dans la culotte