L'incontinence est un phénomène qui porte une charge émotionnelle considérable et suscite pas mal d’idées fausses. Elle n'est par exemple aucunement liée à l'âge : il existe différentes formes de fuites urinaires et elles touchent un Belge sur 10, du plus jeune au plus âgé !

La bonne nouvelle est que l'incontinence peut parfaitement être traitée dans la plupart des cas. Il existe un grand nombre de causes potentielles et il va de soi que le type de traitement en dépendra. Pour commencer, on distingue deux phénomènes :

              1. L'incontinence urinaire
              2. L'incontinence fécale (selles)

L'incontinence urinaire est la plus fréquente. En présence de cette forme d'incontinence, on distingue différentes variantes selon la cause du problème et selon la gravité de l'affection.

Les variantes d'incontinence urinaire

  1. L'incontinence due au stress
  2. L'incontinence urinaire par impériosité
  3. Les gouttes retardataires
  4. L'incontinence neurogène
  5. L'incontinence fonctionnelle
  6. L'incontinence totale
  7. L'incontinence due à la grossesse

1. L'incontinence due au stress

Par incontinence due au stress, on fait référence à la cavité abdominale qui est mise sous pression lorsque l'on produit un effort, dans un sport ou en portant une charge, tout comme lorsque l'on rit ou tousse. On utilise aussi le terme « incontinence à l’effort » pour désigner cette variante qui se rencontre tant chez les hommes que chez les femmes. .

Elle concerne une femme sur quatre âgée de plus de 35 ans. La principale cause se situe dans le plancher pelvien qui est affaibli en raison d’une grossesse, de certains changements hormonaux (déficit d’œstrogènes à la ménopause) ou en raison d’une prédisposition congénitale. Du fait que les muscles du plancher pelvien se relâchent, l’urètre s’affaisse et n’offre plus une résistance suffisante à la pression de la vessie..

Cette forme d'incontinence survient parfois chez les hommes après une opération de la prostate. Tant chez les femmes que chez les hommes en surpoids, la surcharge pondérale exercée sur la vessie et le plancher pelvien peut influencer l'apparition ou l'aggravation de l'incontinence due au stress. .

TRAITEMENT INCONTINENCE DUE AU STRESS

Lorsque l'on entend traiter cette forme d'incontinence, on se focalise généralement d'abord sur le renforcement des muscles du plancher pelvien par la kinésithérapie. Les médecins peuvent également proposer un traitement médicamenteux ou une intervention chirurgicale.

2. L'incontinence urinaire par impériosité

Par « impériosité », on entend le fait que lorsque le besoin d'uriner se fait sentir, il est systématiquement ressenti comme très pressant. On appelle parfois aussi cette variante « incontinence d'urgence ». Elle touche un grand nombre de personnes âgées. Elle résulte généralement d'une vessie hyperactive qui se contracte à des moments inopportuns. Plusieurs causes peuvent en être à l'origine, allant de l'affection neurologique à la chute des hormones féminines après la ménopause en passant par la consommation excessive d'alcool..

TRAITEMENT INCONTINENCE PAR IMPÉRIOSITÉ

Lorsque l'on entend traiter cette forme d'incontinence, on se focalise généralement d'abord sur « l'entraînement de la vessie ». Ensuite, un traitement médicamenteux ou des hormones peuvent parfois être prescrits. Pour traiter cette forme d'incontinence, on recourt également parfois à la thérapie visant à renforcer le plancher pelvien.

Lorsque l'incontinence due au stress s’accompagne d'un besoin impérieux (plus souvent chez les femmes), on parle parfois d'incontinence « mixte ».

Ces deux formes d'incontinence se caractérisent habituellement par des fuites urinaires plutôt légères. Parallèlement au traitement traditionnel, des culottes protectrices adaptées et élégantes peuvent augmenter considérablement le confort.

3. Les gouttes retardataires

Par gouttes retardataires, on entend les fuites urinaires sous forme de gouttes après miction. Elles concernent surtout les personnes âgées et plus souvent les hommes que les femmes. On appelle parfois aussi cette variante « incontinence par débordement »..

Chez les hommes, c'est souvent dû à l’agrandissement de la prostate qui comprime l'urètre. Il reste de l'urine dans la vessie qui a du mal à se vider complètement. À un moment donné, la vessie déborde, la pression augmente, d'où la perte d'urine. Une infection de la prostate peut également provoquer ce problème. Une autre cause, concernant tant les hommes que les femmes, peut être un mauvais fonctionnement du mécanisme de fermeture de la vessie.

TRAITEMENT DES GOUTTES RETARDAIRES

Le traitement variera en fonction de la cause : en présence de pertes urinaires assez légères, on peut opter pour l'utilisation de sous-vêtements de protection. Dans les cas un peu plus graves, on choisira un traitement efficace :

  • Si les problèmes résultent d'un affaiblissement des muscles du plancher pelvien, on tentera de les renforcer par de la kinésithérapie.
  • En présence d'un agrandissement de la prostate, on optera éventuellement pour une intervention chirurgicale
  • Dans certains cas, un cathéter est placé pour vider la vessie
  • Les médecins prescrivent parfois un traitement par neurostimulation

4. L'incontinence neurogène

Lorsque certains nerfs du corps ou le système nerveux central sont endommagés, une incontinence neurogène peut apparaître, qui se traduit par une vessie trop lâche ou trop tonique. En effet, la vessie est contrôlée par des nerfs. On appelle parfois aussi cette variante « l’incontinence réflexe ». L'incontinence neurogène peut avoir plusieurs origines : elle peut par exemple résulter d'une lésion de la moelle épinière, d'une lourde opération, de certaines névrites (maladie de Parkinson, sclérose en plaques), etc. .

TRAITEMENT INCONTINENCE NEUROGÈNE

En présence d'incontinence neurogène, il n'est généralement pas possible d'éliminer la cause. On tentera dès lors de réduire les effets physiques. Le traitement éventuel, comme la pose de cathéter, requiert toujours un avis médical..

5. L'incontinence fonctionnelle

On parle d'incontinence fonctionnelle lorsque que la vessie fonctionne normalement mais que la personne ne parvient pas aux toilettes à temps au moment de l'impériosité. La cause est généralement physique ou psychique (démence, problèmes locomoteurs, cécité…).

TRAITEMENT INCONTINENCE FONCTIONNELLE

En pratique, pour traiter cette forme d’incontinence, il suffit dans la plupart des cas d'essayer de prévenir le problème en passant plus fréquemment aux toilettes, même lorsque le besoin n'est pas pressant. S'agissant des malvoyants, il est essentiel qu'ils puissent trouver rapidement le chemin des toilettes..

6. L'incontinence totale

On parle d'incontinence totale lorsque la vessie ne fonctionne plus et que la personne ne ressent plus le besoin d'uriner. Les causes sont à rechercher parmi un mauvais fonctionnement des muscles du plancher pelvien, une affection neurologique, un problème de la vessie ou du sphincter vésical

TRAITEMENT DE L'INCONTINENCE TOTALE

L'incontinence totale est relativement rare. Il est essentiel d'obtenir le bon diagnostic qui permettra de déterminer le traitement éventuel.

7. L'incontinence due à la grossesse

Cette forme d'incontinence peut survenir à la fois pendant la grossesse et après l'accouchement. Les muscles du plancher pelvien se relâchent pendant la grossesse. La dilatation de l'utérus augmente aussi la pression exercée sur le plancher pelvien. De petites fuites urinaires peuvent en résulter.

Les femmes contrôlent parfois moins leur vessie après l'accouchement, généralement en raison de l'étirement des muscles, des nerfs ou des parois vaginales.

TRAITEMENT INCONTINENCE DUE A LA GROSSESSE

En présence d'incontinence liée à la grossesse, on opte généralement pour une revalidation du plancher pelvien chez un kinésithérapeute spécialisé en la matière. Les effets indésirables cessent généralement au bout de quelques semaines. Si ce n'est pas le cas au bout de six semaines, il vaut mieux consulter un médecin car un traitement médical peut se révéler nécessaire.

L'INCONTINENCE FÉCALE

Les causes peuvent être très diverses (relâchement des muscles à partir d'un certain âge, inflammation du rectum, …) et le traitement peut aussi être très varié en fonction du diagnostic posé. Nous vous recommandons de consulter un médecin !